Les histoires sont vivantes [...] Elles se mettent à vivre dès qu'on les raconte […] Elles restent endormies, dans l'espoir de se réveiller un jour, et quand quelqu'un se met à les lire, elles s'enracinent dans l'imagination du lecteur et peuvent le métamorphoser. Les histoires veulent être lues. Elles en ont besoin. C'est pour cette raison qu'elles quittent leur monde pour se frayer un chemin jusqu'au nôtre. Elles veulent qu'on leur donne la vie ... J-Connolly
Magritte aurait pu écrire
« Ceci n’est pas un livre » et comme il aurait eu raison ! Ceci est
une œuvre d’art que l’on offre mais que l’on ne prête pas. Il est un objet
rareque l’on caresse du regard
tellement c’est beau et lumineux. De la première à la 4eme de couverture cet
album est un bijou qui se tourne avec délicatesse, on en prend plein les yeux.
Des dessins voluptueux, une
palette de couleurs riches à couper le souffle et les textes qui accompagnent nous
laissent rêveur, « chaque page déchire le silence » et éveille nos
sens.
Cet album est un parfum, une
fragrance, un tableau, une peinture que l’on chérit, lit et relit pour bien
s’en imprégner. Il me parle de la nuit, de la vie, de mon Andalousie, de poésie
et quand il touche à sa fin on recommence pour être sur de n’avoir rien manqué.
Il se déguste avec les yeux, avec le cœur, lentement, délicieusement comme un
extrait d’une liqueur rare.
Ce cadeau d’anniversaire était
accompagné d’un petit mot « Pour le titre qui te va si bien… et pour
l’Andalousie un peu… » Un cadeau sublime et magnifique. Je sais que tu
n’aimes pas ces deux mots qui veulent tout dire et rien dire, mais je n’en
trouvais aucun pour dire combien ce présent a touché mon cœur Andalou.
Et puisque ce feu d’artifice de
mots et de couleurs me parle si bien de
passion, de sentiment et d’amour, je ne pouvais que l’accompagner de cette balade
flamenca qui s’accorde parfaitement au diapason de ces mots :
« Les Andalouses, dans de magnifiques robes rouges,
Comme le sang qui fut versé, amer, sur leur terre.
Ecoutons leur musique, elle est si belle,
Frappons en palmas avec eux ».
Ceci n'est pas une musique
« Donde vas asi caballera de mi amor
Donde vas asi luz de mi alma
Sin lastima y sin
temor
Eres mi reina”
Et mon cœur est immense … Une
explosion d’émotion !
Merci mon manU pour cette poésie, ce graphisme, je ne te dirai jamais assez combien tu comptes dans ma vie !
Merci à l'auteur de ce partage pour ce flamenco de Renaud GARCIA-FONS
"La Linea del Sur"
Porque llegaste hasta mi tierra, hasta mi sonrisa, eres mi Rey !
Emmanuelle Cosso-Merad Père Castor Flammarion 2014 96 pages 5,60 € Dès 8 ans
Au pays où tout est permis,
Elisabeth écrit au Père Noël en plein mois de mai ! Joli moi de mai pour exaucer
tous vos souhaits.
La lettre d’Élisabeth atterrit
dans une immense poubelle bleue, une grande boite comme un « No man’s land ».
Tous les courriers sans destination précise y sont jetés, puis oubliés, mais ça
c’était avant José. José est le facteur du quartier. Tout le monde l’apprécie
car ce bonhomme sans prétention, réglé comme une horloge, donne de son temps,
de son sourire, de son amour à chaque habitant et selon leur particularité.
Quand la fin de journée arrive, il rentre enfin chez lui. Il apprécie cette
solitude, ce doux silence. Chaque soir, il prend le temps de lire et souvent
choisit une lettre dans cette grande poubelle bleue, au hasard, comme ça, par
plaisir, pour ne pas laisser ces lettres sombrer dans un océan d’oubli. C’est
ainsi que son choix va bousculer ses habitudes. Une lettre particulière va bouleverser
son cœur : La lettre d’Élisabeth.
Comment ne pas être ému par cette
lettre si touchante écrite par une petite fille qui ne demande au Père Noël qu’un
peu de compréhension et d’amour pour son père et son frère ? Comment ne
pas être touché par ce facteur qui va tout mettre en œuvre pour réaliser en
plein mois de mai le vœu d’Élisabeth ? Et comment ne pas apprécier tout ce
florilège de personnages attendrissants : Etienne, le père d’Élisabeth,
cordonnier de métier, qui aide les gens à marcher ; Antoine, son frère,
qui n’aime pas l’école et se sous-estime, et puis il y a Marie, la jolie Marie
et ses chapeaux plus époustouflants les uns que les autres, elle dégage
tellement d’amour cette chapelière.
Emmanuelle Cosso-Merrad nous
délivre un roman tendre sur l’illettrisme écrit avec beaucoup de douceur, poésie
et intelligence. Le texte est joliment illustré, noir sur blanc, par le trait fin
et délicat de Pauline Duhamel. L’auteure montre aux enfants comme aux plus
grands que même si parfois la vie ne fait pas de cadeau, il y a toujours une
issue pour qui veux l’entendre et ouvrir son cœur.
Il y avait la « Lettre à Elise », il y a désormais
« La lettre d’Elisabeth ».