mercredi 26 octobre 2016

A la recherche de la carotte bleue



Sébastien Telleschi
Des éditions : Little URBAN
Novembre 2015

A partir de 5/6 ans












Jeannot Lapin





           Sacrebleu ! Vous ne connaissez pas Jeannot Lapin ! 






Mais nom d’une carotte, de quelle planète êtes-vous ?
Jeannot, notre guide officiel, nous emmène au fil des pages, dans un voyage extraordinaire à travers le temps et l’histoire, à « La recherche de la carotte bleu ». Oui ! une carotte bleue azur au pouvoir magique.

Mais la carotte est égarée maintes et maintes fois, c’est donc dans une pagaille générale que la folle tribu des joyeux lapins part à la recherche de cette racine féérique.

Une histoire trépidante qui permet aux petits mais aussi aux grands de se repérer de façon très ludique dans la frise du temps. De la préhistoire à la Haute-Egypte et du Far West à la conquête de l’espace, l’auteur Sébastien Telleschi, nous embarque pour rejoindre les aventures de ces lapins aussi craquants qu’à croquer.

Le livre de Sébastien a su retenir toute mon attention par son format, ses couleurs vives, ses détails par milliers, dans une aventure rocambolesque avec des personnages mignons à souhait, le tout servi dans un magnifique album des éditions Little URBAN.

Une surprise vous attend en dernière partie, Sébastien nous présente sa tribu de rongeurs auxquels chacun peut s’identifier. Il y en a pour tous les goûts : Lapinojinus le matheux, Lapinoboloss le rebelle avec son appareil orthodontique, Lapinigot l’amoureux et bien d’autres personnages  à découvrir et chercher au détour du temps et des pages. 


Barbara Lapinabella



Pour ma part, je me suis transformée en Barbara Lapinabella, 
la blonde et ravissante Princesse jusqu’au bout des oreilles !  
Ben quoi ! J’ai le droit de rêver, non ?!









Êtes-vous prêts à participer à une merveilleuse mission dans le temps et l’espace et autres lieux mystérieux ? Zou ! N’hésitez plus, Noël approche. Une idée cadeau qui ravira les petits curieux et ceux qui ont su garder une âme d’enfant.

« A la recherche de la carotte bleue »Ouvrez grand vos yeux !


La Carotte n'est jamais bien loin
*
  

mardi 24 mai 2016

TAJ MAHAL

Un film de Nicolas SAADA
DVD cinétrafic





Bombay - Palace le Taj Mahal

26 novembre 2008, une seule nuit, et la vie ne sera jamais plus la même.

Louise, 18 ans suit ses parents en Inde mutés pour des raisons professionnelles. En attendant sa nouvelle rentrée dans une école de photographie, Louise passe ses journées à flâner dans la magie de Bombay. Elle s’imprègne  des couleurs, des odeurs, des épices et ces merveilleuses étendues. Munie de son appareil photo, elle découvre la capitale et capte ces instants d’une autre culture. Peu de dialogue et beaucoup de silence entre cette adolescente et ses parents, mais dans les regards et les gestes se révèlent très vite  une infinie tendresse et beaucoup d’amour.

Un problème de planning les empêche d’aménager dans leur nouvelle maison. Ce sont ces fatidiques 48 heures de retard qui vont basculer le destin de cette famille.


Ce soir, ses parents sont de sortie, Louise se retrouve seule dans sa suite et regarde un film : Iroshima mon Amour. 





21h50 tout chavire !

L’hôtel est pris d’assaut par des terroristes. Louise est traquée dans ce palais aux mille et une splendeurs. Il lui reste son portable pour communiquer avec son père. Mais le danger, les coups de feu et les bombes tuent tout sur leurs passages. Elle se réfugie dans la salle de bain. Face à l’effroi, la capitale assiste en direct à l’horreur sur les petits écrans. Commence alors une longue nuit d’agonie, pour Louise, ses parents et pour nous spectateurs.

Durant cette interminable attente nous sommes prisonniers et en totale immersion dans la tête de Louise.


Le moindre silence entre deux explosions devient angoisse et prend une dimension psychologique effrayante. La tension est à son comble. Nous sommes au cœur même de l’insoutenable. Elle se raccroche aux mots de son père et à la voix de sa mère, son seul lien avec l’avant, avec la vie. Mais rien n’arrête  les flammes et la fumée. Le manque d’oxygène se fait ressentir et Louise frôle la folie :


- Je ne veux pas que le feu me touche
- Je ne veux pas que le feu me touche
- Je ne veux pas que le feu me touche


Entre les cris des blessés achevés à même le sol et les pas des terroristes qui se rapprochent de sa suite, Louise se sent prise au piège. Ne voyant plus aucune issue ni espoir, elle supplie son père de raccrocher afin de lui laisser un ultime message d’amour. 

- Papa on ne peut plus rien faire, voilà, c’est fini, c’est fini maintenant. Papa tu m’entends ? Je voudrais que tu éteignes le téléphone maintenant.
- Non
- Ton téléphone Papa !
- NON !
- Je vais te laisser un message, comme ça tu pourras le réécouter, vous pourrez tous l’écouter, vous aurez ma voix.
- Ne dis pas ça…. NON !
- Papa, éteins ton téléphone s’il te plait… Eteins !

A ces mots mes larmes coulent. Mon cœur de spectateur et surtout de mère lâche prise devant cette insupportable attente et ce sentiment d’impuissance. La musique, La mise en scène de Nicolas Saada, cette promiscuité avec Louise et le jeu formidable des acteurs jouent avec nos nerfs et nos émotions. On vit la terreur de l’intérieur. Bac Boutique nous propose ce dvd sorti le 5 avril 2016. Il relate un fait divers qui dura 3 longues journées à Bombay dont une nuit à l’hôtel Taj Mahal. Ce fut 195 morts et 300 blessés, un palace de luxe qui deviendra en quelques heures un lieu de sépulture. 

« Taj Mahal » …  êtes vous prêt pour un face à face avec la mort ?





Un grand Merci à 
Cinétrafic  pour cette nouvelle opération DVD trafic
et comme cela ne suffit pas 
retrouvez les meilleurs thrillers à voir ici 




Et comme il est de coutume et que j'adore souffler sur les bougies, 
Je souhaite un Bon Anniversaire à Bibison qui fête aujourd'hui ses ... 
Combien déjà ?
Feliz Cumpleano Hombre 

Monsieur le Directeur ! Un magnum para el Buffalo !
;-)

 xxx X xxx


vendredi 29 avril 2016

Le collectionneur de sentiments

Jérôme Le Dorze
Léa Vervoort

Les éditions : 'ALICE Jeunesse
2016
A partir de 7 ans 

Masse Critique Babelio





« Comme c’est beau ! » s’exclame Lucas.
« Mais pourquoi gardes-tu tous ces nuages ? »
Le vieil homme se tait un long moment, perdu dans ses souvenirs.
C’est un secret qu’il n’a jamais dévoilé. 


Parler de tout et de rien, parler, pourquoi ne sait-il pas le faire ?

Pour remplir ce vide profond, le vieil homme va à la chasse aux sentiments. Cela fait si longtemps qu’il ne ressent plus aucune émotion qu’il a oublié la saveur de la joie, du bonheur, de l’espoir mais aussi celle de la tristesse. Alors il part à leur conquête. Cela se passe dans la rue, les jardins ou parfois sur les bancs publics. Dès qu’il aperçoit un nuage coloré flotter au dessus d’un inconnu, discrètement et sans faire de bruit, il s’approche et  avec délicatesse il emprisonne le sentiment dans un sachet de velours.

Dans son ancienne boutique à bonbons qui sent bon la réglisse et le caramel, il glisse avec soin chaque sentiment dans des bocaux. Il les collectionne précieusement sur ses étagères, une étiquette pour chaque événement. 

La joie, la haine, la tendresse, la peine existent seulement lorsque l’amour devient sincère.



Il vit bien seul, ce collectionneur, au milieu de toutes ses émotions étiquetées, classées, rangées. Que cela doit être morose de ne plus rien ressentir, ne serait ce qu’un peu de tristesse pour avoir la joie de reconnaître le bonheur quand il vient frapper à notre porte. Mais peut être que ce bonheur s’appelle tout simplement Lucas, un petit bonhomme, qui va le surprendre par sa naïveté, son naturel mais surtout son bon sens.

Une rencontre délicieuse entre un vieux monsieur et un petit garçon.  La plume de Jérôme Le Dorze et le pinceau de Léa Vervoort s’unissent à merveille pour nous délivrer un livre tendre sur la difficulté à communiquer les sentiments. Bien souvent, par fierté ou par crainte, nous emprisonnons nos émotions au fond de nous,  alors peu à peu notre cœur s’atrophie et laisse libre place aux regrets.  Les dessins épurés et le mariage des teintes vives et veloutées viennent apporter cette touche de douceur et de poésie à l’histoire. 

Si je n'avais qu'un seul regret, ce serait que l’histoire fut bien trop courte à mon goût, c’est vous dire combien j’ai apprécié flâner dans cette boutique au milieu de ces senteurs vanillées et de ces bocaux à souvenirs. Ne voyez-vous donc pas le nuage couleur arc en ciel flotter au dessus de ma tête ?

Un livre jeunesse à dévorer et à partager sans modération.

« Le collectionneur de sentiments » : Qui veut de la joie et de l’amour ? Promotion chez la marchande de bonheur !




MERCI à 
Babelio, ainsi que 
Pour ces nuages aux milles couleurs 

Sans oublier un joli nuage bleuté pour Bad Boy  


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lundi 11 avril 2016

SUMMER



S  U  M  M  E  R 




Cinétrafic 18ème édition

Un film de Alanté KAVAÏTÉ
Avec  

Julija TEPONAITYTÉ
Aisté DIRZIUTÉ







Dimanche, j’ai trouvé la plus belle chose de ce printemps, un nid caché sous une branche, un oisillon dedans. Il ne sait pas encore qu’il peut voler. Il est fragile, incertain, mais il est téméraire. Il gonfle le torse fier comme un aigle, il s’avance sur la branche, vacille, hésite un peu,  déploie ses ailes timidement, et … 

En lituanien,  sangaïlé, signifie «Avec Force», mais Sangaïlé ne se sent pas à la hauteur de son prénom. Elle est Comme un Avion sans Ailes, une adolescente au visage angélique et à la peau diaphane. Elle préfère la solitude à la foule et se protège en fuyant dans son for intérieur, un univers tapissé de dilemmes et de grands tourments. Insaisissable et repliée sur elle-même, peu à peu, un mur d’incompréhension s’est hissé entre sa mère et elle, quant à son père, il reste mutique et inexistant. Cet abysse de sentiment lui donne le vertige et la peur du vide. Pour se sentir vivante, elle ressent sans cesse le besoin de s’automutiler car c’est dans la douleur qu’elle sent la vie jaillir de ses veines.

Mais sous la douce chaleur de l’été, les vents contraires de la Lituanie la feront tourbillonner. Sangaïlé  croise le regard de Aisté et ces deux cœurs chavirent. Aisté est tout son contraire,  ce que le vent est au feu, radieuse, heureuse et légère. Cette joie de vivre lui ouvrira des horizons nouveaux. Avec patience et amour Aisté saura trouver le ton juste pour guérir ses maux bleus. Elle l’aidera à vaincre sa peur du vide, à cultiver sa différence et trouver son équilibre en apesanteur. 


« Merci d'exister » 

Mais parfois, pour planer au dessus des nuages, certaines décisions s’avèrent difficile à prendre.

Ce DVD, pour thématique "LGBT" , sorti le 17 février 2016 et édité par Outplay, raconte les instants fragiles d’une adolescente et ses difficultés à réaliser ses rêves quand on n’est plus une enfant mais pas tout à fait une adulte. Cet épanouissement personnel est délicatement filmé par la réalisatrice, Alanté Kavaïté. Elle aborde avec pudeur l'homosexualié, les premiers émois et la difficulté d’être soi. Des voltiges d’images et de sentiments sont capturées en plein vol par la caméra telle une nuque gracile, une courbe aérienne,  le vide puis la confiance. Les deux jeunes comédiennes deviennent sensuelles dans leur simplicité. Elles sont mises en lumière dans une nature somptueuse. Je découvre un très beau cinéma lituanien  qui parle peu où tout devient évident dans un simple regard ou un silence immobile. Un parcours initiatique à fleur de peau qui nous délivre de jolis messages d’espoir et de réconciliation.

… et s’élance dans les airs. Mais Madame Gravité n’a aucune pitié, il est en chute libre et plonge le bec direct sur le sol. Mais il se relève, apprend de ses erreurs et petit oiseau devient grand avec des ailes de géant. Il se relève, redouble d’effort,  ose et s’élance à nouveau Avec Force dans ce monde imparfait et s’envole vers la liberté.

« Parfois, je n’ai pas envie de voler. Mais je me force et dès que j’arrive à l’aérodrome, dès que je m’assieds dans l’avion, j’oublie tout. Tous les problèmes, tout. Je prends de la distance d’avec les choses de la vie. Plus rien ne me pèse. J’ai l’impression d’être au-dessus ». 


Summer … Déploie tes elles et Envole-toi …



Un immense Merci 
Pour mon premier DVD Trafic 
A Cinétrafic ainsi qu'à Outplay et Nicolas 
Pour ce face à face sensuel et poétique en Lituanie.

Une saison charnelle que j'ai eu plaisir à partager avec Le Ranch Sans Nom, et si mon oisillon ne vous a pas attrapé en plein vol, Le_Bison saura vous convaincre avec son petit oiseau.  




lundi 28 mars 2016

Devenir Sienne

Éva Delambre

Les éditions : Tabou
2014




« L’amour et cette étrange sensation où tout s’écroule autour de soi, où le silence demeure et les faits restent. L’acte de la perversion, de l’humiliation, de la frustration ; tous ces actes qui se réunissent dans une seule finalité, la jouissance et le bonheur d’aimer et d’être aimé. Ne te trompe pas, ce livre parle d’amour, même si les dérivés pour y arriver sont « spéciaux».

Ce roman est beau, ce roman est intense, ce roman est jouissif. Je vous ai déjà dit que j’avais adoré ce roman ?! »

Oui Maître Bison, nous l’avons bien compris que ce livre t’a plu et je dirai même plus, oooohhh ouiiiiiiiiiiiiiiiii il t’a plu !

Et comment, moi,  pauvre pécheresse,  pouvais je résister à une telle chronique ? Tes mots m’ont attiré dans les filets de ta perversité et je n’ai pu m’en dégager avant la 436ème page.

Je suis certaine que tu as hâte d’avoir un avis féminin.
Mais règle numéro 1 :
Ne pas parler la bouche pleine ! 
- Peux-tu me passer un mouchoir s’il te plait ? ^^

Il est certain que dans la position d’un mâle dominateur et de se faire sucer au moindre claquement de doigts, tu ne pouvais qu’apprécier ce roman, voir même t’y projeter sur ton canapé couleur taupe … attention aux éclaboussures ! Mais redescendons sur terre mon cher Bison veux tu ? Nous sommes bien dans une fiction. Qu’une femme puisse jouir 7 à 8 fois d’affilée en changeant de queue …. Euh … faut pas abuser non plus… Tu l’as trouvé au rayon utopie ce  roman ? ;-)

Bon trêve de plaisanterie ! Malgré quelques  redondances, des scènes de sexe à répétition, ce livre m’a tenu pieds et poings liés jusqu’à la dernière goutte … page…. pardon !

Une lecture addictive certes, une jolie écriture je te l’accorde, un style fluide qui glisse tout seul ouais pas mal, surtout dans les onomatopées : les OOOOOOHHHHHHHH, les AAAAAHHHH, jamais ne me lasse, les MMMMmmmmmm, les Ouiiiiiiiiiii et Encoooooooooooooore, les vas-y défonces moi le c--.

Mais ce qui m’a le plus intrigué et intéressé dans ce roman, c’est l’histoire de cette femme et ses limites, parce que justement des limites elle n'en a plus. Une épouse avec une vie bien rangée, un peu trop peut être, qui va découvrir dans les bras d'un autre, le monde pervers du sadomasochisme pur et dur. Aucun palier entre sa vie d’avant et la nouvelle. Elle se retrouve du jour au lendemain avec un collier et une laisse à faire des fellations à des inconnus, en veux tu en voilà, avec un aplomb qui m’a laissé sans voix. Les scènes d’humiliation et de soumission vont crescendo. Elle accepte toutes ces nouvelles expériences sexuelles par plaisir et surtout par Amour pour son Maître avec un grand H comme tu dirais.

« Je sentis une larme couler le long de ma joue. Une larme de bonheur de vivre ce moment merveilleux, mais une larme qui représentait surtout le désarroi d’une femme mariée qui réalise qu’elle est follement amoureuse de son amant et qui sait que rien ne sera plus comme avant ».

Cette soumission m’a quelque peu agacé et je dirai même que  parfois j’ai eu de la compassion pour cette jeune femme. Elle est toujours dans le geste d’aimer à la recherche éternelle du grand A, alors que lui n’est que dans un acte de pouvoir. J’aurai aimé un peu plus d’humanité de la part de cet homme. Comment une histoire d’amour (si amour il y a) peut-elle bien finir avec autant de perversion ? Comment peut-elle s’oublier dans une telle relation ? Peut-on tout accepter par Amour ? Comment peut-elle trouver un épanouissement et une jouissance dans ce rabaissement ? Ce sont toutes ces questions qui m’ont ligoté tout au long de ces chapitres. Des réponses à cette histoire d’amour ? J’ai douté par moment ! Trop de soumission tue la soumission. Nous ne sommes plus dans un jeu érotique mais bien dans la torture physique et morale. Leur duo  SM ne m’a en rien dérangé, nous avons tous, à un degré différent, un petit coté sado-maso, mais une telle obéissance et abandon de soi  à la domination et à l’humiliation, je dis STOP !

Beaucoup de passages m’ont touché. Cette adoration qu’elle lui porte sans rien demander en retour ou si peu. Je rejoins l’idée que par Amour nous sommes capables de franchir l’impossible.
Mais je pense qu’elle va trop loin dans la soumission et notamment dans l’humiliation et la douleur.
Il y a une limite à ne pas franchir, et là j’avoue ne pas comprendre.
Mais faut-il comprendre ? Ne faut-il pas juste l’accepter …

Comme je ne saisis pas ce qu’il aime en elle, ce qu’elle peut lui apporter, alors je ne cherche plus à comprendre, j’accepte et je plonge dans ce roman à ses côtés. Je rentre dans leur jeu, un monde inconnu, une autre forme de romance dans un univers gothique et de perversité. J’observe un peu gênée. Je déambule, avec curiosité, dans ces couloirs sombres et libidineux et je m’interroge : Jusqu’où suis je capable d'aller par Amour ?

« Dans le ciel au-dessus de ma tête, une multitude d’étoiles scintillent en silence. Je suis heureuse. Heureuse à en avoir le souffle coupé, comme si j’allais mourir étouffée ».



mardi 15 mars 2016

LOVE



Un film de GASPAR NOE
Avec

Karl Glusman
Aomi MUYOCK
Clara KRISTIN

Présenté au festival de Cannes 2015
Interdit aux - de 18 ans








Ces bois sont charmants, sombres et profonds.
Mais il me reste des promesses à tenir
Et des lieux à parcourir avant de dormir
Et des lieux à parcourir avant de dormir 
Robert Frost


Une théorie selon Platon raconte qu’autrefois il existait des êtres dotés de quatre jambes, quatre bras et deux têtes. Ils étaient parfaitement heureux et puissants, mais trop puissants au goût de Zeus. Il les coupa et les éparpilla aux quatre coins du monde, si bien que les humains sont maintenant condamnés à rechercher éternellement leur moitié, celle qui jadis partageait leur âme. Seuls les êtres humains les plus chanceux retrouvent leur moitié coupée, leur âme sœur.

Avec sa bouche brûlante de café, elle fit exploser les arômes et les jouissances.


Le ton est donné dés la première scène. Êtes-vous prêt à pénétrer dans l’intimité d’un couple à la dérive ? De rentrer au plus profond de leur être ? Parce qu’il faut être prêt émotionnellement pour croiser le regard bleuté d’Electra et la gueule d’ange de Murphy. La fusion de ces deux êtres et voilà que l’on bascule dans la folie.

Un bonheur retrouvé de penser jour et nuit à une femme,
A la fois belle et féline
A la fois putain et divine.

Electra et Murphy s’espèrent, s’accordent et se love corps et âme. Mais leur soif de liberté et l’excès de cocaïne les font sombrer dans un labyrinthe destructeur. Une chance unique de trouver son âme sœur et tout est gâché par abus d’aimer. La passion laisse place à la destruction. Les promesses faites n’ont pas raison de leur amour, Electra fuit, avant la haine, avant le dégoût.

Deux ans se sont écoulés. Murphy a une compagne, un fils Gaspar, une existence rangée qu’il n’a pas souhaitée et dans laquelle il crève. Un appel téléphonique inquiétant de la mère d’Electra, et tous ses vieux démons resurgissent ainsi que son amour démesuré. Murphy se remémore sa liaison à coup de flash-back et de crack. Prenez votre souffle, nous rentrons en totale immersion dans leur étroite intimité. 

Gaspar Noé ose une véritable autopsie d’un couple, un drame d’amour charnel filmé de l’intérieur. Il signe un portrait intimiste d’un homme et d'une femme qui fusionnent au-delà de la morale. Nous devenons spectateurs de nos propres inquiétudes et nos propres  fantasmes. Une histoire simple en somme,  sur les aspects existentiels comme les sentiments de jalousie et de culpabilité,  le désir, la peur de mourir et l’urgence d’aimer. Il nous  kidnappe sans nous épargner et nous porte vers le sens même de la vie : sommes nous encore capable d’aimer ?


Les gros plans caméra nous offrent des moments de grâce et d‘intimité à couper le souffle. Cette promiscuité désacralise ce que nous jugeons trop souvent de sale et pervers.  Les deux comédiens sont charismatiques et beaux dans leur audace et leur lâcher-prise. Aomi Muyock et Karl Glusman ont une marge importante à l’improvisation. Leurs propres mots et émotions nous permettent de toucher la réalité. Pendant le tournage, certaines séquences ont duré plus de 45 minutes mais le réalisateur en a extrait seulement quelques secondes pour n’en saisir  que la beauté et la sensualité pures.  Et que dire du choix intelligent de la bande son et de la bande originale ? Son choix musical rajoute la sentimentalité à l’histoire.  Il atténue les cries et les soupirs orgasmiques pour laisser une place magistrale aux silences et à la musique de Satie, Bach et «Is there anybody out there» des Pink-Floyd. Ce coup de maître écarte définitivement ce film du rayon pornographique pour le placer en tête de gondole du rayon Amour & Passion. 

S’il te plaît
S’il te plaît
Dieu
Dis-moi qu’elle va bien
Dis-moi qu’elle est heureuse
Dis-moi qu’elle est en vie…

Love … Please, please, please, love me too ...






samedi 27 février 2016

Le Japon Éternel






De Kawase Hasui

Editions : Langlaude 
2011










こんにちは
Kon'nichiwa,

Ça vous dit une balade en estampes avec moi ?

Je vous propose une invitation à la découverte du pays du Soleil Levant. Bien plus qu’une simple promenade au hasard des jardins japonais mais un doux voyage dans le Japon de Kawase Hasui (1883-1957).  Ce peintre est l’un des plus grands Maîtres de la peinture japonaise du début du XXe siècle.

Amoureux de la nature, Hasui peint avec art l’âme japonaise. Il met sur toile des scènes poétiques empreintes de mélancolie. Peu de personnages ou quelques silhouettes de dos dégagent un voile de sensualité avec cette impression d’intemporalité.

Il transmet avec fidélité les nuances saisonnières, comme la froideur d’une lumière hivernale ou la douce chaleur d’un mardi de printemps. Les pluies ininterrompues du début de l’été et la grisaille d’une pluie nocturne sont souvent présentes dans ses croquis soulevant toute la pureté de son coup de pinceau, mais aussi la floraison des cerisiers, le scintillement de la neige. Son inspiration lui vient de la beauté de la nature, les monuments modernes de Tokyo, la luminosité et la noirceur de la guerre.

Je ne me lasse pas de me projeter dans ces instants uniques à la fois mystiques et poétiques. Prenez le temps de contempler, de vous attarder au détour d'un sentier. Approchez vous délicatement. Une courtisane viendra peut-être vous susurrer des histoires d'un autre temps. Ses pensées ne seront plus un secret pour vous et si vous avez l'esprit samouraï, elle vous laissera en offrande son délicieux parfum de jasmin. Chaque dessin, chaque détail, est un moment de grâce. Ces aquarelles représentent à elles seules un bel héritage et l’identité même de la culture japonaise. Les tons pastel mariés aux touches de rouge flamboyant des cerisiers en fleurs, diffusent un calme apaisant pour nous laisser quelques souvenirs merveilleux d’une Geisha envoûtante et d’un Japon mythique.

Mais voyez plutôt et laissez vous porter entre tradition et modernité dans le Japon Éternel de Kawase Hasui. 


Blue-Célestine & Jérôme ont choisi
Glycine à Kameido - 1932







Thank a lot Tellumomo 
For this photo « Glycine à Kameido »


ありがと

 :) 





Lune à Umagome - 1930













                                                 





Mathilde préfère la communion avec :
Le Grand Bouddha de Kamakura
Été 1930 


















Camille, Hitomi & manU 
sous le cerisier
Soir de printemps au pont Kintai - 1947


















Le blanc immaculée 
TaberNad & Moi 
Le Temple du Honmonji, à Ikegami
Janvier 1931

                       














Acoun sous la pluie
Pluie du soir à Kawarago - 1947




                                   











La face cachée du Bison 
Le Mont Fuji Au clair de lune,
Pont Kawai - 1947
Sombre & Nocturne
La nuit, des histoires derrières les
fameuses portes des quartiers de plaisir...






































Le Japon Éternel ... 

Devant l'éclair 
Sublime est celui 
Qui ne sait rien  
M.Bashô 


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